samedi 16 janvier 2016

Plaidoyer budgétaire en faveur de la santé maternelle, néonatale et infantile

REUNION DE PLAIDOYER BUDGETAIRE
EN SANTE MATERNELLE ET INFANTO-JUVENILE
05 JUIN 2015
RADISSON BLU



Une réunion de plaidoyer budgétaire en santé maternelle et infanto-juvénile, s’est tenue le 05 juin 2015 au Radisson Blu sous la présidence du directeur de la Santé de la reproduction et de la survie de l’enfant. Speak Up africa (SUA) et Save The Children ont co-organisé cette rencontre avec la DSR/SE.
                                                                                                    
D’autres organisations de la société civile (REPAOC, Partenariat pour la Santé Maternelle et infanto-juvénile, MI, CONGAD, CICODEV, ASBEF, ANCS, ADEMAS), les représentants des agences des nations unies (FNUAP, OMS, ONUFEMME), des ministères des finances, de la femme, de la santé (ANCMU, DAGE, DSR/SE, SNEIPS) ainsi qu’une forte délégation de députés dirigée par la présidente de la commission santé y ont pris part.

L’objectif principal de cette réunion était de mettre en place une plateforme d’acteurs engagés pour le plaidoyer en faveur de la santé maternelle et infanto-juvénile.
Les objectifs spécifiques étaient les suivants :
-          Lancement de la plateforme de plaidoyer pour une augmentation du budget alloué à la santé maternelle et infanto-juvénile,
-          Analyse des succès, opportunités et défis pour la santé maternelle et infanto-juvénile au Sénégal,
-          Elaboration d’une déclaration à faire signer par les parties prenantes,
-          Mise en œuvre d’une feuille de route par des actions concrètes de plaidoyer sur le processus budgétaire 2016.
Le déroulement de l’atelier a consisté en une série de présentations avec visualisation d’un film explicatif du budget suivies de discussions durant la matinée. Alors que l’après midi a été consacrée à des travaux de groupes suivis de la validation de la déclaration commune des participants et des prochaines étapes.

Les deux premières présentations effectuées par SUA et Save the children, ont porté sur les raisons et objectifs de cette initiative. Essentiellement il a été noté une inaccessibilité d’informations budgétaires sur la santé maternelle et infanto-juvénile d’où l’importance de mener un plaidoyer budgétaire pour la réalisation des droits des mères et des enfants. La société civile a un rôle de participation, d’inclusion et de transparence à jouer dans la mise en œuvre de cette initiative.

Les recommandations de la commission des nations unies sur l’information et la redevabilité pour la SMIJ et les engagements du Sénégal à la stratégie mondiale, ont également été rappelées au cours de ces présentations. Il est recommandé aux pays de fournir de meilleures informations, de meilleurs résultats et un meilleur suivi des ressources pour la SMIJ. 

Le Sénégal s’était engagé à :
  •          Augmenter le budget de la santé de 10 à 15% avec une augmentation de 50% du budget de la SMIJ,
  •         Améliorer la coordination des initiatives SMIJ par la création d’une direction nationale mère enfant,
  •           Rétablir le comité national en charge de la mise en œuvre,
  •         Offrir une gamme complète des interventions à haut impact pour réduire la mortalité maternelle et infanto-juvénile dans 90% des centres de santé,
  •           Augmenter la couverture en accouchement assisté de 51 à 80%,
  •           Recruter des sages femmes et des infirmiers d’Etat.


La troisième présentation de la matinée a quant à elle porté sur l’état des lieux en matière de SMIJ par rapport aux OMD, les opportunités et défis.

La mortalité maternelle est passé de 510 décès maternels pour 100000 naissances vivantes à 392 en 2010 (cible pour 2015 = 130) ; la mortalité infanto-juvénile est estimée à 54 pour mille en 2014 (cible en 2015 = 44) ; le taux de prévalence contraceptive est à 20,3% (cible en 2015 = 27%).

Les opportunités nationales sont représentées par la mise en place d’une agence nationale pour la couverture maladie universelle, la décentralisation, le partenariat public privé, le Financement basé sur les résultats, la plateforme sur les initiatives à base communautaire, l’utilisation des TIC (mhealth), la carte des scores et la multisectorialité.

D’autres opportunités existent à un niveau plus global avec des initiatives telles que la CARMMA, « Every woman- every child », Réponse pour l’appel à l’action, le plan de sécurisation des produits essentiels à la SMIJ, l’initiative 2020 de la PF.

Les défis sont essentiellement constitués par :
-          L’insuffisance de personnel qualifié,
-          Les difficultés d’accessibilité géographique et financière des services de santé,
-          L’insuffisance d’équipement des structures,
-          La gestion insuffisante des urgences maternelles et infantiles,
-          Les barrières socioculturelles,
-          La sécurisation des produits,
-          L’implication du privé et
-          La gratuité à tous les niveaux.

La quatrième présentation a rappelé les défis et obstacles liés à l’élaboration et à l’exécution du budget.
Au cours de la phase préparatoire, les principaux défis et obstacles rencontrés sont :
-          L’absence de maîtrise des outils de planification,
-      La méthode de répartition de l’enveloppe ministérielle (analyse non exhaustive des résultats des années précédentes),
-          La non finalisation des documents dans les délais (projet DPPD et rapport de performance).

Lors de l’élaboration et de l’exécution du budget, il s’y ajoute :
-          La « non tenue » d’atelier résidentiel  d’élaboration,
-          Le non respect de certaines dispositions du décret sur la préparation du budget ;
-          Les ponctions budgétaires réduisant les crédits des administrations,
-          Les reprises d’engagement,
-          La « non maîtrise » des procédures de passation de marché public.

Les mesures d’amélioration à envisager sont :
-          La formation des acteurs impliqués dans la préparation et l’exécution du budget,
-          Le plaidoyer pour le respect des délais fixés par le décret sur la préparation du budget,
-          La dotation des services financiers de moyens pour tenir les ateliers d’élaboration des budgets.
La dernière présentation effectuée par SICODEV a souligné l’importance d’avoir une bonne CMU et d’en faire une loi, de bien expliquer la CMU aux populations, d’augmenter le budget de la santé et particulièrement celui de la CMU avec une bonne part de ce budget adressant la SMIJ.

Le profil sanitaire du pays dévoile de nombreuses inégalités aux dépens des femmes liées aux grossesses précoces et nombreuses occasionnant plus de dépenses en santé pour les mères et les enfants, à un mauvais état nutritionnel des mères et des enfants et à une inégalité d’accès à une couverture maladie des femmes. Plutôt que d’avoir plusieurs initiatives de gratuité (approche projet), il faut privilégier l’approche programme.

Les discussions ont tourné autour des points suivants :
  •       Nécessité d’avoir des informations sur les contributions des partenaires et des collectivités locales dans le financement de la SMIJ ;
  •          Nécessité de désagréger les informations budgétaires disponibles par titre pour analyser ceux qui va dans les dépenses de fonctionnement et ce qui est investi ;
  •           Nécessité de rendre compte sur l’utilisation des ressources allouées à tous les niveaux et surtout en matière de SMIJ ;
  •        Niveau d’exécution du plan national de planification familiale estimé à 83% avec un gap de milliards pour le finaliser d’ici 2015.
  •          Respect de l’engagement de porter le budget de la santé à 15% du budget national à coupler avec un taux conséquent d’investissement en santé per capita ;
  •           Format du texte de loi à adopter pour pérenniser la CMU : projet de loi plutôt que proposition de loi ;
  •           Non inclusion des députés dans la préparation du budget et l’arbitrage budgétaire ;
  •     Orientation nécessaire vers des financements innovants pour la CMU tels que les taxes spécifiques sur le tabac et sur le téléphone.
  •        Sollicitation des députés représentant le Sénégal au parlement de la CEDEAO pour débloquer les taxes sur les transferts d’argent verrouillés à ce niveau.


Les participants ont été répartis en deux groupes de travail dont les termes de référence consistaient à d’une part amender la déclaration commune et d’autre part réfléchir sur la participation de la société civile dans le plaidoyer budgétaire en matière de SMIJ.

Seule la déclaration a fait l’objet de restitution en plénière, suivie de sa validation et de a présentation des prochaines étapes ci dessous résumées :
-          Envoi des productions des groupes d’ici le 19 juin,
-          Feed-back des participants attendus pour le 3 juillet,
-          Renvoi de la version révisée le 17 juillet,
-          Finalisation des documents le 31 juillet,
-          Poursuite des travaux avec le ministère de la santé durant tout le mois d’août,

-          Atelier de validation du plan d’action de la plateforme en septembre.

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